Jimmie Rodgers, le breakman

Immensément connu de son temps, largement ignoré de nos jours, c’est un des « grands » de la country music, Jimmie Rodgers a vécu de 1897 à 1932, année où il est mort de tuberculose (en abrégé TB, d’où son « TB Blues »). Eminent chanteur de country (V. G. Herzaft, La country music, Que Sais-je ?, 1986, p. 32 s., dernière édition 2010), guitariste s’accompagnant lui-même, il flirte avec le jazz (du genre New Orleans ; il a joué avec Louis Armstrong) et, surtout, avec le blues, au point qu’on peut dire que c’est l’un des premiers blancs a s’y être distingué. Un des premiers nommés au Country music hall of fame and museum, en 1961, il a exercé une influence considérable sur tous ses successeurs, jusqu’à Hank Williams et Doc Watson, qui a repris plusieurs de ses morceaux. Découvert par le célèbre dénicheur de talents, Peer (V. G. Herzaft, précité, p. 34), il a été rendu populaire par son « Waiting for a train », qui a certaines paroles en commun avec le « worried blues » de Skip James. Son style est caractérisé par un trémolo en forme de yodel (d’où toute une série de yodel blues, numérotés…, une dizaine), dont il a répandu la légende qu’il proviendrait d’un séjour de son enfance dans une famille autrichienne. On reconnaît Jimmie Rodgers à sa casquette de serre-frein (ou breakman, une casquette en coton à rayures bleue sur blanc), métier qu’il a eu à un moment, comme celui de porteur d’eau :  ce souvenir explique peut-être pourquoi son « Gambling bar room blues » qui raconte une histoire de rixe où un homme a refroidi un rival au couteau et se trouve pour cela poursuivi par la police, s’échappe en train jusqu’à rejoindre « the deep blue sea ». Ecoutez le sur YouTube dans deux de ses meilleurs morceaux, dont ce dernier : 

Publié le : 
13 Février 2016
Auteur de l'article : 
Jérôme Huet
Source(s) : 
Wikipedia