Le scratch

En 1973, lors des soirées underground dans le South Bronx à New York, quelques DJs ont donné naissance à des techniques musicales, empruntes de consonances Funk, encore largement utilisées dans le paysage musical actuel. Et c’est de la volonté de jouer uniquement les morceaux les plus rythmés de leurs Vinyles de Funk, ainsi que la suppression des « blancs » entre chaque titre joué, que les pionniers du Hip-Hop comme GrandMasterFlash, Dj Kool Herc ou encore Grand Wizard Theodore, nous embarquent dans un nouvel univers. Ils nous dévoilent ainsi les prémisses de ce qu’on appellera plus tard le « scratch ». Ce dernier est une branche de la discipline musicale du « Turntablism »,  terme utilisé à partir de 1995, et désignant l’art de créer de la musique grâce aux platines et aux disques vinyle. Les termes « scratch » ou « scratching », s’apparentent à la manière de travailler le vinyle manuellement en y modifiant le sens et la vitesse de lecture; ainsi, l’effet obtenu par la manipulation du disque permet de moduler et de contrôler le rythme du son. Dans les années 80’, cette science des platines va réellement émerger. Un des premiers titres à mettre en avant cette technique est réalisé par GrandMasterFlash avec «  The Adventures Of Grandmaster Flash On The Wheels Of Steel » en 1982. C’est dans cette nouvelle ère du « Djing » que les premiers « M.C. » (acronyme de Maitre de Cérémonie, celui qui anime les réjouissances) font leur apparition. Mais ce « DJing » s’éclipse paradoxalement de la scène musicale au fil du temps, au profit du rap. Ce sont désormais les rappeurs qui vont présider les festivités. On observe à cet égard une évolution technique et culturelle autour de la pratique du rap, celui-ci étant inféodé au hip-hop, mais jouissant d’une autonomie plus large que le support musical sur lequel il s’appuie. Il faudra attendre les années 90 pour que la discipline du scratch soit mondialement reconnue comme discipline à part entière, notamment grâce à l’instauration des championnats du monde de « Djing » (le premier s’inaugure officiellement en 1986), qui permettent d’exporter et d’évaluer la maîtrise technique des participants autour du « turntablism » et principalement du scratch. Initialement monopolisées par les Américains, il faudra attendre les années 2000 pour que des Français décrochent les premières places des championnats mondiaux, comme les célèbres C2C et Birdy NamNam.

Publié le : 
31 Octobre 2016
Auteur de l'article : 
Thaïs
Source(s) : 
Divers