Chanteurs de rue

Dans cet opuscule d’Arnaud Moyencourt La grande histoire des chanteurs de rue en France, basé sur un article paru dans la revue de septembre 2009 de l'A.A.I.M.M (Association des Amis des Instruments et de la Musique Mécanique), enrichie ensuite durant l'année 2010, et publié sur l’internet en 2011 (http://www.ritournelles-et-manivelles.org/docs/Grande_histoire_des_musiciens_v2.pdf), on apprend que dès le XIVe siècle, et même antérieurement, « les musiciens de rues se sont toujours trouvés répartis en deux groupes bien distincts : le groupe issu des "musiques savantes" ou "musiques du pouvoir", constitué par les ménétriers et musiciens du roi, aujourd'hui par les orphéons et fanfares militaires, et me groupe fait... des autres, rangés dans la catégorie "musiques populaires", représentés par les saltimbanques, jongleurs, bateleurs et autres cogne-trottoirs ». Et l’auteur, après avoir observé qu’au XIXe siècle la police a eu fort à faire pour endiguer la contestation émanant des chanteurs du second groupe déclare : « L'esprit frondeur d'une partie des musiciens-chanteurs de rues ne s'est pas démentie au siècle suivant, et beaucoup de textes interdits ou censurés se retrouvent dans nos répertoires, comme "La Marseillaise" (Interdite sous le Second Empire), "Craonne" (interdite de 1914 à 1974), "Sous les ponts de Paris" (1914) dont le dernier couplet a été censuré par la Préfecture de Police (pas question de laisser dire que des familles peuvent être expulsées de leur domicile, et dormir sous les ponts dans la capitale...), "Le déserteur" (interdite pendant la guerre d'Algérie, puis de nouveau en 1991, pendant la première guerre du Golfe), "Adieu cher camarade" (interdite lors de chaque guerre), "Fais-moi mal, Johnny" (1953), "Hexagone" (1980), et une bonne liste de chansons de Georges BRASSENS, que rigoureusement ma mère m'a défendu d'citer ici... ». A lire absolument.

 

Publié le : 
30 Avril 2016
Auteur de l'article : 
Jérôme Huet
Source(s) : 
Divers